Modèles de lettre de recours amiable ou judiciaire pour voir ses petits-enfants

Relecture le par Gaël THIRION © Lettres-Gratuites.com

"L'enfant a le droit d'entretenir des relations personnelles avec ses ascendants. Seul l'intérêt de l'enfant peut faire obstacle à l'exercice de ce droit." C'est par ces termes que l'Article 371-4 du Code civil définit le droit de visite pour les grands-parents.

Malheureusement, les conflits familiaux peuvent entraîner une rupture du lien entre des grands-parents et leurs petits-enfants, le plus souvent après une séparation, un divorce, un conflit avec un beau-fils ou une belle-fille ou encore en raison de comportements dangereux, de négligence ou de maltraitance. Du point de vue juridique, seul l'intérêt supérieur de l'enfant peut justifier de limiter ou de refuser un droit de visite aux grands-parents.

Concrètement, cela signifie que seul un juge aux affaires familiales peut décider de priver un enfant de contact avec ses grands-parents, s'il estime que cela répond à son intérêt. Pour cela, il prend en compte la volonté exprimée par l'enfant selon son âge et sa maturité, la capacité des grands-parents à assurer son bien-être et l'éventuel risque physique ou psychologique que cette relation pourrait entraîner.

A contrario, le JAF peut organiser le maintien du lien en accordant aux grands-parents différents types de droits : un droit de visite classique, un droit d'hébergement (par exemple pour accueillir l'enfant une ou plusieurs nuits), un droit de correspondance ou encore des rencontres dans un espace de médiation. Dans cet article, nous vous proposons des conseils pratiques et des modèles de lettre de recours amiable ou judiciaire pour faire valoir son droit de visite à ses petits-enfants. Nos exemples sont à télécharger gratuitement au format Word ou PDF.

Exemples de demande de droit de visite des grands parents au format Word ou PDF

1 - Faire une première demande amiable auprès des parents de l'enfant

Ce modèle de lettre est destiné aux grands-parents qui souhaitent renouer un lien avec leurs petits-enfants en privilégiant la voie du dialogue et de la conciliation. Rédigé dans un style chaleureux, respectueux et sincère, il s’adresse directement aux parents de l’enfant pour exprimer le souhait de rétablir des visites régulières, sans passer immédiatement par la voie judiciaire.

Nom et Prénom Adresse postale Code Postal - Ville Téléphone - Email
Nom du destinataire Adresse complète Code Postal - Ville Fait à Ville, le 14 septembre 2025

Objet : Demande amiable de droit de visite à nos petits-enfants

Chers [Prénoms du couple],

Nous vous écrivons aujourd’hui avec beaucoup d’émotion, dans l’unique but de renouer le lien précieux que nous avons toujours entretenu avec [Prénoms des enfants]. Vous savez combien ils comptent pour nous.

Depuis quelque temps, nous avons le sentiment que la distance s’est installée. Nous ne les avons pas revus depuis plusieurs mois, et ce silence nous peine. Il ne s’agit pas d’un éloignement géographique ni d’un problème d’emploi du temps, mais probablement de malentendus ou de blessures passées qui, nous l’espérons, pourront être dépassés.

Nous ne souhaitons pas raviver d’anciens désaccords, ni raviver des tensions. Au contraire, notre démarche est empreinte de respect et de bienveillance. Nous pensons avant tout à l’équilibre de [Prénoms des enfants], à leur droit de connaître et d’aimer leurs grands-parents, et à notre rôle dans leur construction personnelle.

Si vous en êtes d’accord, nous aimerions pouvoir organiser prochainement une visite ou un moment partagé, même simple, afin de reprendre contact dans un cadre serein. Nous sommes ouverts à en discuter librement, à votre convenance, et même à envisager une rencontre avec l’aide d’un médiateur familial si cela vous semble préférable.

Nous espérons sincèrement que cette lettre sera accueillie avec bienveillance. Notre volonté n’est pas de forcer quoi que ce soit, mais simplement de rouvrir une porte qui ne demande qu’à rester ouverte, dans l’intérêt de tous.

En espérant que tout s'arrangera rapidement et dans l’attente de votre réponse, nous vous embrassons très fort.

2 - Demander un droit de visite et d'hébergement au juge

Ce second modèle de lettre s'adresse aux grands-parents qui, après une tentative amiable infructueuse, souhaitent engager une procédure judiciaire pour obtenir un droit de visite et d’hébergement de leurs petits-enfants devant le juge aux affaires familiales. Il rappelle les démarches déjà effectuées et souligne la situation conflictuelle. Votre courrier doit être remis à l’avocat qui en fera un usage adapté dans le cadre de la procédure par assignation (Article 1180 du Code de procédure civile).

Nom et Prénom Adresse postale Code Postal - Ville Téléphone - Email
Nom du destinataire Adresse complète Code Postal - Ville Fait à Ville, le 14 septembre 2025

Objet : Demande de droit de visite et d’hébergement de nos petits-enfants

Madame, Monsieur le Juge,

Nous sommes les grands-parents de [Prénoms des enfants], âgés respectivement de [âges], nés de l’union de notre fils [Prénom] et de sa compagne [Nom, Prénom].

Depuis le [date], nous sommes privés de tout contact avec nos petits-enfants. Nous avons tenté à deux reprises, par lettres recommandées en date du [date] et du [date], de solliciter auprès de leur père et de sa compagne un droit de visite amiable, sans obtenir de réponse ni de proposition de rencontre.

À ce jour, aucun dialogue n’a pu être rétabli, malgré nos efforts répétés et notre volonté d’éviter toute tension supplémentaire.

Ce conflit, d’ordre strictement familial, ne concerne en rien nos petits-enfants. Nous avons toujours entretenu avec eux une relation affective forte, et nous sommes profondément affectés par cette rupture brutale. Notre démarche repose uniquement sur la volonté de préserver un lien intergénérationnel que nous estimons essentiel pour leur équilibre, leur développement personnel et leur histoire familiale.

Connaissant les dispositions de l’Article 371-4 du Code civil, qui garantissent à l’enfant le droit d’entretenir des relations personnelles avec ses ascendants, nous faisons aujourd’hui appel à votre bienveillance afin que vous puissiez fixer les modalités d’un droit de visite et d’hébergement, permettant de préserver ce lien familial si précieux.

Nous vous remercions de l’attention que vous porterez à cette demande, dans l’intérêt supérieur des enfants, et restons à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.

Nous vous prions de recevoir, Madame, Monsieur le Juge, nos salutations les plus respectueuses.

Comment faire valoir son droit de visite en tant que grands-parents ?

Avant d’envisager une action en justice, il est essentiel, dans l’intérêt de l’enfant, de tenter une résolution amiable du conflit. Cela peut passer par un dialogue direct avec les parents et le grand-père et la grand-mère ou, si nécessaire, par l’intervention d’un médiateur familial. Cette étape permet souvent d’apaiser les tensions et de préserver les liens familiaux sans passer par une procédure judiciaire.

Si aucune solution n’a pu être trouvée et que les grands-parents se voient durablement empêchés d’exercer leur droit de visite ou d’entretenir un lien avec leurs petits-enfants, il devient alors possible de saisir le juge aux affaires familiales (JAF). La demande doit être faite par assignation, avec l’assistance obligatoire d’un avocat, auprès du tribunal judiciaire du lieu de résidence habituelle de l’enfant. Le juge examinera la situation au regard de l’intérêt supérieur de l’enfant et pourra, s’il l’estime justifié, accorder un droit de visite, un droit d’hébergement ou un droit de correspondance adapté au contexte familial.

Dans votre lettre pour faire valoir votre droit de visite, il est essentiel de démontrer non seulement votre volonté de maintenir un lien affectif avec votre petit-enfant, mais aussi votre capacité à respecter son équilibre, son rythme de vie et les décisions parentales. Voici quelques conseils pour bien la rédiger :

  • Adoptez un ton respectueux et apaisé, car même en cas de conflit, il est essentiel de rester courtois pour ne pas envenimer la situation. Évitez toute critique ou reproche envers les parents.
  • Exprimez votre attachement à l’enfant en mettant en avant la relation affective que vous entreteniez avec votre petit-enfant, les activités partagées, les souvenirs ou les moments importants vécus ensemble.
  • Montrez votre volonté de préserver l’intérêt de l’enfant. Soulignez que votre demande vise avant tout à maintenir un équilibre émotionnel pour l’enfant et non à remettre en cause l’autorité parentale.
  • Précisez clairement la nature de votre demande qu'il s’agisse de simples visites ponctuelles, d’un hébergement durant les vacances ou d’un échange régulier à distance. Soyez clair et réaliste sur les modalités envisagées.
  • Proposez toujours un cadre de dialogue. Ouvrez la porte à une rencontre, une médiation familiale ou toute forme de conciliation permettant d’apaiser le conflit.

Le conseil de l'expert : dans le cadre d’un recours devant le juge, le ministère public doit être consulté, et les deux parents de l’enfant seront auditionnés, même si un seul d’entre eux s’oppose au maintien des relations avec les grands-parents.

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