Exemple pour dénoncer le harcèlement d'un élève au proviseur ou au rectorat
Voici un modèle de lettre pour signaler une situation avérée de harcèlement scolaire. Notre exemple peut être utilisé par les parents ou représentants légaux d’un élève victime de violences répétées, de moqueries, de cyberharcèlement ou d’exclusion au sein de l’école. Cette lettre met en lumière les faits constatés, leurs conséquences sur l’enfant, ainsi que les démarches déjà entreprises. Elle vise à déclencher une réaction rapide et adaptée de la part de l’établissement scolaire afin d'assurer la protection de l’élève.
➤ Nous avons aussi un modèle de lettre pour obtenir une prise en charge des dommages occasionnés par des violences scolaires
Objet : Signalement d’un cas de harcèlement scolaire
Monsieur le Proviseur,
Par la présente, je souhaite vous faire part de ma vive inquiétude concernant la situation de mon enfant, [Prénom NOM], actuellement scolarisé en classe de [classe] au sein de votre établissement. Depuis plusieurs semaines, il subit de manière répétée des faits que nous considérons comme du harcèlement scolaire.
Nous avons constaté la disparition inexpliquée de plusieurs effets personnels lui appartenant. Interrogé à ce sujet, il nous a révélé avoir été victime de vols accompagnés d’intimidation et de menaces verbales de la part de plusieurs élèves de [classe ou niveau]. Parmi les objets subtilisés figurent notamment son argent de poche, des vêtements de marque, ainsi qu'une gourmette à valeur sentimentale.
Il m'a également confié être l'objet de brimades et de moqueries régulières en raison de son bégaiement, ce qui l'affecte profondément. Son père et moi sommes très inquiets pour lui, il ne souhaite plus aller à l'école et semble petit à petit se désociabiliser, sans oublier la baisse de ses résultats, lui qui était un très bon élève jusqu'ici.
Face à cette situation préoccupante, nous vous demandons de bien vouloir prendre les mesures nécessaires pour faire cesser ces agissements et garantir la sécurité de notre enfant au sein de l’établissement. Nous avons, de notre côté, déposé plainte auprès du commissariat de police afin que les faits soient enregistrés et traités.
Nous sommes bien entendu disponibles pour échanger avec vous dans les plus brefs délais et nous tenons à votre disposition pour fournir tout document utile, témoignage ou élément de preuve en notre possession.
Dans l’attente d’un retour rapide de votre part, je vous prie d'agréer, Monsieur le Proviseur, à mes salutations respectueuses.
Exemple pour dénoncer un bizutage humiliant au directeur d'une école
Le bizutage peut être défini comme le fait de faire subir ou de faire commettre à une personne des actes particulièrement dégradants lors de "rites d'initiation". Participer à un bizutage est un délit pénal, punissable de 6 mois d'emprisonnement et d'une amende de 7500 euros, même si la personne est consentante (Article 225-16-1 du Code pénal). L'établissement concerné et leurs responsables peuvent également être condamnés (plus d'information ). Ci-dessous, un modèle de lettre pour dénoncer un bizutage.
➤ Nous vous recommandons aussi notre exemple de lettre pour dénoncer un enfant victime de violences
Objet : Signalement d’un bizutage humiliant au sein de votre établissement
Madame la Proviseure,
Nous vous adressons cette lettre afin de porter à votre connaissance une situation extrêmement préoccupante concernant notre enfant, [Prénom NOM], actuellement scolarisé en classe de [classe] dans votre établissement.
Depuis quelques jours, nous avons constaté un changement notable dans son comportement : isolement, anxiété inhabituelle, sommeil perturbé. Après avoir engagé le dialogue avec lui, il nous a confié avoir été victime, avec d’autres camarades, d’un bizutage particulièrement humiliant, orchestré par plusieurs élèves de [précisez la classe ou le groupe d’élèves impliqués].
Les faits décrits incluent des mises en scène dégradantes, des brimades verbales, des actes de pression psychologique et des comportements visant clairement à ridiculiser ou dominer les élèves plus jeunes. Ces agissements ont eu lieu dans l’enceinte même de votre lycée, ce qui nous alarme d’autant plus quant à la sécurité physique et morale des élèves.
Bien que ces « rituels d’intégration » soient parfois banalisés, ils relèvent clairement de pratiques interdites (Articles L225-16-1 et suivants du Code pénal). Au-delà de leur impact psychologique, ils compromettent le climat scolaire et peuvent avoir des répercussions durables sur la santé mentale des jeunes concernés.
Nous vous demandons instamment de prendre toutes les mesures nécessaires pour faire la lumière sur cette affaire, identifier les auteurs et prévenir toute récidive. Si une enquête interne est ouverte, nous souhaitons en être tenus informés et sommes prêts à collaborer dans toute démarche visant à protéger les élèves.
Nous restons à votre disposition pour tout échange ou rendez-vous et vous remercions par avance pour votre réactivité.
Veuillez recevoir, Madame la Proviseure, nos sincères salutations.
Comment dénoncer le harcèlement scolaire d'un enfant ?
L'élève victime de violence s'enferme souvent dans le silence, par honte ou par peur de représailles. Les pouvoirs publics en ont bien conscience et ils ont mis en place différents dispositifs pour venir en aide aux victimes et à leurs familles et sensibiliser le public tels que des plateformes d'écoute contre le harcèlement scolaire (3020) et le cyberharcèlement (3018) et le programme PHARE du gouvernement. Il existe aussi des associations d'aide aux victimes comme France Victimes.
Que l'on soit la victime, un témoin ou un proche, il est important d'informer l'établissement où est scolarisé l'élève, soit directement le directeur, un conseiller d'éducation ou un parent délégué. Dans la mesure possible, il faut essayer de rassembler plusieurs témoignages et des preuves matérielles comme des captures d'écran pour le cyberharcèlement et de noter les heures et les jours où se sont produites les violences, mais sans prendre contact directement avec les auteurs du harcèlement. Vous pouvez le faire par écrit, en vous inspirant de nos modèles de lettre, de préférence avec un courrier recommandé qui laissera une trace écrite pouvant servir à d'éventuelles actions futures. Voici quelques conseils de rédaction :
- Mentionnez le prénom, le nom, la classe et éventuellement le numéro d’élève de l’enfant concerné. Cela permet à l’établissement d'agir rapidement et sans confusion.
- Évitez les jugements ou les formulations émotionnelles. Précisez les dates, les lieux, les circonstances et la fréquence des incidents. Plus le récit est structuré et précis, plus il sera pris au sérieux. Faites la distinction entre harcèlement verbal, physique, moral ou en ligne (cyberharcèlement). Cela aidera à qualifier juridiquement les faits si nécessaire.
- Décrivez les changements de comportement, les symptômes de stress, les résultats scolaires en baisse, le refus de se rendre en classe, etc. Ces éléments témoignent de l’impact réel du harcèlement.
- Exprimez votre inquiétude de manière posée et demandez explicitement que des mesures soient prises, que ce soit une enquête interne ou un signalement auprès des autorités compétentes.
- Ajoutez des copies de messages, captures d’écran, témoignages écrits ou certificats médicaux, en évitant les originaux. Si une plainte a été déposée ou si des entretiens ont déjà eu lieu, mentionnez-les.
Faut-il porter plainte ? Tant que les faits ne sont pas prescrits, une victime, même mineure, peut porter plainte contre ses harceleurs, et ce, quel que soit leur âge. Elle peut se rendre seule pour porter plainte auprès d'un commissariat de police ou de la gendarmerie la plus proche. Le harcèlement est un délit, les auteurs de plus de 13 ans encourent des sanctions pénales pouvant aller jusqu'à 10 ans de prison et 150 000€ d'amendes pour les faits les plus graves. La famille si elle estime qu'il y a eu une faute du personnel éducatif ou d'encadrement peut également mettre en cause leurs responsabilités et demander une indemnisation devant les tribunaux.
Le conseil de l'expert : en cas de doute sur vos droits, n'hésitez pas à prendre contact avec une association d’aide aux victimes comme France Victimes ou e-Enfance.