Modèles de lettre de recours d'une procédure d'expulsion du territoire français

Relecture le par Gaël THIRION © Lettres-Gratuites.com

Les mesures d’éloignement des étrangers sont des décisions administratives prises par les autorités françaises lorsqu’un ressortissant étranger se trouve en situation irrégulière sur le territoire, représente une menace pour l’ordre public, à la suite d’un refus ou d’un retrait de titre de séjour ou encore après un rejet définitif d’une demande d’asile. Elles visent à contraindre l’intéressé à quitter la France, soit volontairement, soit de manière forcée.

On distingue notamment l’obligation de quitter le territoire français (OQTF) avec ou sans délai de départ volontaire, l’interdiction de retour sur le territoire français (IRTF) qui peut accompagner l’OQTF et s’appliquera dans tout l’espace Schengen. Il existe aussi la fixation du pays de renvoi, ainsi que l’expulsion en cas de menace grave pour l’ordre public ou la sûreté de l’État (Articles L610-1 et suivants du CESEDA).

Une décision d’éloignement peut être contestée devant le tribunal administratif compétent dans des délais très courts. Dans cet article, nous vous proposons des conseils pratiques et des modèles de lettre de recours contre une OQTF ou une expulsion. Nos exemples sont à télécharger gratuitement au format Word ou PDF afin d'être facilement adaptés à votre situation.

Exemples pour contester une mesure d'éloignement au format Word ou PDF

1 - Recours contre une obligation de quitter le territoire français (OQTF)

Ce modèle de lettre est destiné aux personnes souhaitant contester une OQTF devant le tribunal administratif. Il peut être utilisé dans le cadre d’un recours en annulation, qu’il s’agisse d’une obligation de quitter le territoire français avec ou sans délai de départ volontaire. La lettre permet d’exposer, de manière argumentée, les liens personnels, familiaux ou professionnels en France, ainsi que les risques encourus en cas de retour dans le pays d’origine.

Nom et Prénom Adresse postale Code Postal - Ville Téléphone - Email
Nom du destinataire Adresse complète Code Postal - Ville Fait à Ville, le 13 septembre 2025

Objet : Recours en annulation contre une obligation de quitter le territoire français – LRAR

Monsieur le Président du tribunal administratif,

J’ai l’honneur de vous adresser la présente requête en annulation de la décision d’obligation de quitter le territoire français qui m’a été notifiée par la préfecture du [département], en date du [date de notification].

Cette décision est assortie de [préciser : délai de départ volontaire de 30 jours / absence de délai], ainsi que des décisions accessoires suivantes : [fixation du pays de renvoi vers … ; interdiction de retour sur le territoire français (IRTF) d’une durée de …].

Je reconnais que mon titre de séjour a expiré le [date], ce qui rend actuellement ma situation administrative irrégulière. Toutefois, cette situation ne reflète pas l’ensemble de mon parcours ni les attaches profondes que j’ai tissées en France depuis mon arrivée.

Je suis installé(e) en France depuis [durée] et j’y ai construit une vie stable. J’exerce une activité professionnelle en tant que [profession ou fonction], et je suis apprécié(e) de mon employeur comme en témoignent les lettres de recommandation jointes à ce dossier. Je participe activement à la vie de ma commune et bénéficie du soutien de plusieurs élus et habitants, dont Madame la Maire de [commune].

Par ailleurs, mon retour dans mon pays d’origine, [nom du pays], m’exposerait à des risques graves. Ma famille m’a rejeté(e) en raison de mon départ et de mes choix de vie, que mes proches considèrent comme contraires aux valeurs traditionnelles. Ce rejet pourrait entraîner des violences ou représailles et compromettrait gravement ma sécurité personnelle.

Dans ces conditions, je sollicite avec respect l’annulation de cette mesure d’éloignement, qui aurait pour effet de briser un parcours d’intégration engagé et de m’exposer à un danger réel. Je joins à ce courrier les documents attestant de ma situation professionnelle, de mes liens personnels et des risques encourus en cas de retour.

Espérant que vous saurez prendre en compte la gravité de ma situation et les éléments de bonne foi que je vous soumets, je vous prie de croire, Monsieur le Président, à ma haute considération.

2 - Demander l'annulation d'une mesure d'éloignement du territoire français

Cet autre modèle de lettre concerne un recours en annulation d’une mesure d’éloignement du territoire français. Notre exemple en avant la stabilité du foyer, la scolarisation des enfants, l’emploi et l’état de santé, tout en contestant les motifs retenus par l’administration, la fixation du pays de renvoi et l’interdiction de retour en France.

Nom et Prénom Adresse postale Code Postal - Ville Téléphone - Email
Nom du destinataire Adresse complète Code Postal - Ville Fait à Ville, le 13 septembre 2025

Objet : Recours en annulation d’une mesure d’éloignement - LRAR

Madame la Présidente du tribunal administratif,

Par arrêté en date du [date], notifié le [date de notification], le Préfet de [département] a pris à mon encontre une mesure d’éloignement du territoire français, avec [préciser : délai de départ volontaire de 30 jours / absence de délai], assortie de la fixation du pays de renvoi vers [pays] [et, le cas échéant, d’une interdiction de retour sur le territoire français (IRTF) d’une durée de …]. Par la présente, j’en sollicite l’annulation.

Mon histoire en France s’écrit depuis [année d’arrivée]. Arrivé(e) d’abord pour [raison initiale : études, rapprochement familial, emploi], j’ai progressivement bâti ici des attaches solides. Je vis aujourd’hui avec [nom, lien familial], et nos deux enfants, [prénoms, âges], sont scolarisés à [nom de l’école/du collège], où ils suivent une scolarité régulière.

Je travaille comme [poste] au sein de [employeur], en [type de contrat], depuis le [date], avec des horaires compatibles avec la vie de famille; mes fiches de paie et mon attestation d’employeur en témoignent. Je suis également suivi(e) médicalement pour [pathologie/suivi], avec des rendez-vous programmés et un traitement stabilisé.

La décision préfectorale retient que [reprendre le ou les motifs : séjour irrégulier, défaut de garanties de représentation, risque de non-exécution, atteinte à l’ordre public, etc.]. Ces motifs ne correspondent pas à ma situation réelle.

De plus un retour dans mon pays m’exposerait de nouveau à des pressions psychologiques et physiques, notamment de la part de membres de ma famille qui n’ont jamais accepté que je vive à l’étranger. Des témoignages que je joins à ce dossier attestent du danger réel que représenterait pour moi un retour forcé.

En conséquence, je vous demande d’annuler la mesure d’éloignement notifiée le [date], ainsi que, le cas échéant, les décisions accessoires qui l’accompagnent, d’ordonner si nécessaire la suspension de son exécution jusqu’à ce qu’il soit statué au fond, et d’enjoindre à l’administration de réexaminer la situation dans un délai déterminé au regard de l’ensemble des éléments versés au dossier.

Je joins à la présente requête toutes les pièces justificatives permettant d’éclairer votre décision, notamment des attestations d’employeurs et des lettres de soutien.

Dans l’espoir d’une issue favorable, je vous prie de croire, Madame la Présidente, à ma respectueuse considération.

Comment contester une mesure d'expulsion ou une OQTF ?

Lorsqu’un étranger se voit notifier une mesure d’éloignement telle qu’une obligation de quitter le territoire français ou une décision d’expulsion, il peut la contester en formant un recours devant le tribunal administratif compétent. L’objectif de ce recours est de démontrer qu’il y a eu une erreur d’appréciation de la part de l’administration, une atteinte disproportionnée à la vie privée et familiale ou encore un non-respect des droits fondamentaux.

Le recours en annulation peut porter non seulement sur l’OQTF elle-même, mais également sur les mesures qui l’accompagnent : le refus de séjour, le choix du pays de renvoi ou encore l’interdiction de retour en France (IRF). Les délais pour agir sont très stricts : 48 heures si l’OQTF est sans délai ou avec rétention, 15 jours dans certains cas spécifiques et 30 jours si un délai de départ volontaire est accordé (plus d'infos).

Votre lettre de contestation joue un rôle important dans cette procédure, car elle permet de présenter votre situation de manière argumentée. Voici les éléments essentiels à intégrer dans votre courrier :

  • Indiquez la nature de la mesure d'éloignement et sa date de notification, l’autorité qui l’a prononcée (préfet du département) et les références du courrier reçu.
  • Rappelez votre situation personnelle en France, la durée de votre séjour, votre statut administratif antérieur, votre vie familiale, vos études, votre travail, votre état de santé, etc. Tous ces éléments peuvent démontrer votre insertion ou les conséquences d’un éloignement.
  • Réfuter les motifs du refus. Par exemple, si la préfecture évoque un défaut de titre, une menace à l’ordre public ou une demande d’asile rejetée, répondez point par point avec des arguments et des documents à l’appui (ex. promesse d’embauche, certificat médical, attestation scolaire, etc.).
  • Vous pouvez aussi vous appuyer sur l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme (droit au respect de la vie privée et familiale) ou le risque encouru en cas de retour dans le pays d’origine (violences, persécutions, etc.).

Le conseil de l'expert : Bien que l’assistance d’un avocat ne soit pas obligatoire dans ce type de contentieux, elle est fortement recommandée afin d’assurer une défense efficace et de respecter les exigences de procédure. Vous pouvez, le cas échéant, demander un avocat commis d’office pour vous accompagner.

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