Modèles de lettre pour demander l'annulation ou la modification du divorce

Relecture le par Gaël THIRION © Lettres-Gratuites.com

En France, il existe 4 types de procédures pour mettre fin à un mariage, trois dans le cadre d'une procédure contentieuse et une seule pour un divorce à l'amiable.

Ainsi, le couple qui peut s'entendre sur la répartition des biens et du patrimoine, sur la garde des enfants, les prestations compensatoires, l'éventuelle conservation du nom marital et les pensions alimentaires opteront pour une procédure de divorce par consentement mutuel (Article 229-1 du Code civil). Cette procédure consensuelle se fait par l'intermédiaire d'un ou deux avocats et fera l'objet d'une convention enregistrée auprès d'un notaire. L'intervention d'un juge aux affaires familiales n'est requise que si l'un des enfants du couple souhaite être auditionné.

Mais lorsqu'il y a conflit, la procédure du divorce se fera devant un JAF au sein d'un tribunal judiciaire par l'intermédiaire de l'avocat de l'époux qui demande le divorce. Il peut invoquer un divorce pour faute aux torts exclusifs de l'autre (Article 242 du Code civil), un divorce pour acceptation du principe de la rupture du mariage aussi appelé "divorce accepté" quand les époux sont d'accord pour divorcer, mais ne s'entendent pas sur les modalités (Articles 233 et 234 du Code civil) ou bien le divorce pour altération définitive du lien conjugal après la cessation de la communauté de vie depuis 1 an (Articles 237 et 238 du Code civil).

Engager une procédure de divorce est une décision importante, souvent mûrement réfléchie. Mais il arrive que certaines situations évoluent en cours de route : une réconciliation entre les époux, un changement d’avis sur le type de procédure choisie, ou encore une volonté de privilégier une séparation moins conflictuelle. En droit français, la législation prévoit des mécanismes permettant de modifier la forme du divorce ou d’en demander purement et simplement l’annulation tant que le jugement définitif n’a pas été rendu. C'est dans ce contexte que nous vous proposons ici des conseils d'experts et des modèles de lettre à télécharger gratuitement au format Word ou PDF.

Exemples pour arrêter un divorce ou modifier la procédure au format Word ou PDF

1 - Demander l'annulation d'une procédure de divorce (réconciliation du couple)

Peut-on annuler une procédure de divorce ? Les époux sont libres de renoncer à la procédure de divorce à tout moment, tant que le jugement définitif n’a pas été rendu par le juge aux affaires familiales. Toutefois, les modalités d’abandon dépendent du stade de la procédure et de la nature des actes déjà engagés.

Si la procédure n’a pas encore donné lieu à une audience ou à un échange d’écritures entre les avocats, l’époux demandeur peut se désister de l’instance en en informant le tribunal par l’intermédiaire de son avocat. Lorsque la procédure a été engagée par une requête conjointe ou une assignation déjà délivrée, il sera nécessaire d’en informer le juge, et dans certains cas, d’obtenir l’accord de l’autre époux pour valider le désistement.

En revanche, si le conjoint défendeur a déjà présenté des conclusions au fond (demande reconventionnelle, observations), le juge devra alors statuer sur l’ensemble des demandes, même si le demandeur initial souhaite se désister. C’est pourquoi l’assistance de l’avocat reste indispensable pour cadrer juridiquement cette démarche et éviter toute difficulté de procédure.

Le modèle de lettre ci-dessous est destiné aux couples qui souhaitent mettre un terme à une procédure de divorce en cours en raison d’une réconciliation. Il s’agit d’une demande de désistement adressée au juge aux affaires familiales qui doit être transmise par l’intermédiaire de l’avocat du demandeur, accompagnée idéalement d’une lettre similaire de la part de l'autre conjoint.

Nom et Prénom Adresse postale Code Postal - Ville Téléphone - Email
Nom du destinataire Adresse complète Code Postal - Ville Fait à Ville, le 14 septembre 2025

Objet : Désistement de la procédure de divorce

Monsieur le Juge,

Par la présente, je vous informe que j’ai décidé de me désister de la procédure de divorce que j’ai engagée en date du [date], par l’intermédiaire de mon avocat, Maître [Nom de l’avocat], dans le cadre d’un (à adapter : divorce par consentement mutuel / divorce accepté / pour faute / autre).

Depuis le dépôt de cette demande, mon épouse / époux et moi avons entamé un dialogue plus apaisé, ce qui nous a permis de mieux nous comprendre. Accompagnés d’un thérapeute familial, nous avons entrepris un travail de réflexion en profondeur sur notre relation. Après plusieurs séances et une période de cohabitation progressive, nous avons pris la décision commune de renouer notre vie conjugale.

En conséquence, je vous prie de bien vouloir prendre acte de ma volonté de me désister de cette procédure. Vous trouverez ci-joint une lettre similaire signée par mon épouse / époux, confirmant notre intention partagée d’interrompre la démarche en cours.

Je vous remercie par avance de l’attention portée à cette demande et vous prie d’agréer, Monsieur le Juge, à ma considération distinguée.

2 - Changer le fondement du divorce contentieux vers un consentement mutuel

Peut-on modifier une procédure de divorce ? Il est tout à fait possible de modifier le fondement d’un divorce en cours de procédure, en fonction des éléments nouveaux ou d’une évolution dans les relations entre les époux. Cela concerne uniquement les divorces contentieux engagés devant le juge aux affaires familiales. À tout moment, les époux peuvent décider de passer à une procédure de divorce par consentement mutuel par acte d’avocats (Article 247 du Code civil). Dans ce cas, une convention sera rédigée et enregistrée chez un notaire, sauf si un enfant mineur demande à être entendu, auquel cas le JAF devra intervenir.

Voici les principales passerelles possibles selon le type de divorce initialement engagé :

  • Divorce pour faute : possibilité de basculer vers un divorce accepté ou un divorce par consentement mutuel
  • Divorce pour altération définitive du lien conjugal : peut évoluer vers un divorce accepté ou, sous réserve d’un accord entre les parties, vers un consentement mutuel
  • Divorce accepté : peut être transformé en divorce par consentement mutuel si les époux trouvent un accord global
  • Divorce par consentement mutuel : ne peut pas être converti en divorce contentieux ; en cas de désaccord, la procédure doit être abandonnée et une nouvelle demande déposée

Le modèle de lettre ci-après est destiné à un époux ou une épouse qui souhaite faire évoluer le fondement de la procédure de divorce en cours. Cette démarche implique l’accord des deux parties et doit être transmise à l’avocat en charge du dossier afin qu’il effectue les demandes nécessaires auprès du juge aux affaires familiales.

Nom et Prénom Adresse postale Code Postal - Ville Téléphone - Email
Nom du destinataire Adresse complète Code Postal - Ville Fait à Ville, le 14 septembre 2025

Objet : Changement de procédure de divorce - LRAR

Cher Maître,

Dans le cadre de la procédure de divorce que vous avez engagée en mon nom à l’encontre de [Titre, Nom, Prénom], j’avais initialement opté pour un divorce pour acceptation du principe de la rupture du mariage [ou autre type de procédure].

Depuis le dépôt de cette demande, et bien que les échanges aient été conflictuels au départ, nous avons pu, avec mon conjoint, renouer le dialogue et trouver un accord sur l’ensemble des conséquences du divorce (patrimoine, résidence des enfants, pension, etc.).

Nous souhaitons désormais privilégier une séparation plus sereine et conjointe. C’est pourquoi je vous demande de bien vouloir engager les démarches nécessaires afin de faire évoluer la procédure en cours vers un divorce par consentement mutuel par acte d’avocats, conformément à l’Article 247 du Code civil.

Je vous remercie par avance de votre accompagnement dans cette nouvelle orientation et vous prie de croire, Cher Maître, à mes salutations respectueuses.

Comment annuler ou modifier un divorce en cours ?

Annuler ou faire évoluer une procédure de divorce en cours est une décision lourde de sens, qui doit s’appuyer sur des arguments solides. Que vous souhaitiez vous désister d’une demande déjà introduite devant le juge aux affaires familiales (JAF) ou modifier le fondement juridique du divorce, il est essentiel de bien formuler votre courrier. Voici quelques conseils pratiques pour rédiger votre demande :

  • Adaptez le courrier à la procédure engagée : indiquez précisément quel type de divorce a été initié (consentement mutuel, divorce pour faute, divorce accepté, etc.) et à quelle date la procédure a débuté.
  • Justifiez votre démarche de façon claire et honnête : si vous souhaitez annuler la procédure, expliquez les raisons de cette décision (réconciliation, changement de projet, etc.). En cas de modification, précisez les nouveaux éléments ou accords intervenus avec l’autre conjoint.
  • Structurez votre lettre avec rigueur : une lettre juridique doit rester lisible et concise. Commencez par rappeler les faits, poursuivez avec votre demande, puis terminez par une formule de politesse adaptée au contexte juridique.
  • Précisez la volonté conjointe si elle existe : en cas de désistement ou de passage à un divorce par consentement mutuel, mentionnez l’accord commun des deux époux. Joindre une lettre similaire du conjoint renforcera la crédibilité de la demande.
  • Respectez les formes de politesse et le ton adapté : qu’elle soit adressée à un avocat ou au juge, la lettre doit rester respectueuse, sans excès émotionnel. Gardez un ton formel, mais courtois.
  • Confiez l’envoi à votre avocat : sauf cas très particulier, ces lettres passent généralement par l’avocat qui les transmet officiellement au juge ou à la partie adverse. Cela garantit leur recevabilité et leur bon traitement.

L'alternative au divorce : Demander la séparation de corps

La séparation de corps est une alternative au divorce qui met fin à l’obligation de vie commune tout en maintenant le lien matrimonial, ce qui exclut toute possibilité de remariage. Elle est accessible à tous les couples mariés, quel que soit leur régime matrimonial. La procédure suit les mêmes règles que le divorce et peut être engagée par consentement mutuel ou devant le juge, notamment pour faute ou altération définitive du lien conjugal.

Elle entraîne la cessation de la cohabitation, la séparation des biens et peut nécessiter de fixer des mesures concernant les enfants (autorité parentale, résidence, pension alimentaire). L’obligation d’assistance mutuelle demeure, de même que la possibilité de conserver le nom de son conjoint. La présomption de paternité peut être écartée dans certains cas lorsque les époux sont séparés de corps au moment de la naissance de l’enfant.

La séparation de corps prend fin automatiquement par le décès de l’un des époux, par le divorce ou par la reprise volontaire de la vie commune, qui suppose une déclaration conjointe. En cas de reprise, le régime de séparation des biens reste applicable, sauf si les époux demandent un changement de régime matrimonial. À noter que seule la séparation de corps a une valeur juridique, contrairement à l’attestation sur l’honneur de séparation, qui reste un document informel sans portée légale.

L'alternative au divorce : Comment obtenir l'annulation du mariage ?

Le mariage repose sur le consentement libre et éclairé des deux époux. Si l’un d’eux a été contraint, induit en erreur sur une qualité essentielle du conjoint ou n’a pas été en mesure de consentir valablement (par exemple en cas de minorité sans autorisation parentale), il peut demander l’annulation du mariage pour nullité relative. Cette action doit être engagée dans un certain délai après la célébration.

Il existe également des cas de nullité absolue, qui peuvent être invoqués par toute personne ayant un intérêt. Il s’agit notamment des mariages conclus en violation des règles fondamentales : inceste, bigamie, absence de consentement, mariage blanc ou gris, vice de forme, etc. En revanche, l'absence d’amour ou la mésentente conjugale ne constitue jamais un motif suffisant d’annulation dès lors que les conditions légales sont remplies (consentement, assistance, vie commune...).

Le conseil de l'expert : avant la moindre démarche, il est indispensable de consulter son avocat, seul professionnel à pouvoir vous conseiller en matière de divorce.

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